Remplacez "c'est" par "l'autisme",
"l'homosexualité", "la procrastination", "le coup de foudre" ou "Chuchichäschtli"...
et vous obtiendrez une formidable accroche pour
captiver l'attention de votre audience.[1]
"C'est génétique" est une formule
magique dont raffolent aussi bien journalistes et penseurs de
comptoirs, qu'étudiants prépubères et vrais biologistes hirsutes.
Elle laissera autant de béas admiratifs un brin
blasés par l'évidence a posteriori de la découverte, que de
sceptiques pestant contre le biologisme réductionniste rampant et la
prétention des chercheurs. Superficiellement ces trois mots semblent
contenir un sens assez clair : Un caractère, par exemple une maladie
ou un comportement, est contrôlé par un gène. Voilà c'est tout,
vous pouvez circuler.
Mais que signifie "un gène"? Comment parvient-on à cette conclusion? Que signifie "contrôle"? Comment
définit-on le caractère d’intérêt? Peut-on luter contre un déterminisme génétique?
Nous allons voir que ces questions ne sont pas
si triviales et intuitives qu'il n'y parait et que des réponses trop
hâtives sont à la source de nombreux malentendus. En particulier, un sens beaucoup trop fort est souvent attribué au fameux "c'est génétique".
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En vrai, le contrôle génétique ne passe pas par de petits lutins et de vieux barbus qui nous manipulent consciemment de l'intérieur. Pardon de tuer vos rêves d'enfants. |